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L'approche existentielle en thérapie

La thérapie existentielle est un type de thérapie qui, au lieu de se concentrer sur le "symptôme" dans un modèle qui oppose le normal au pathologique, va plutôt se focaliser sur le prisme singulier à travers lequel un individu parcourt son existence.

On s'appuie sur le rapport que la personne entretient avec certains concepts tels que la liberté, la responsabilité, l'isolement, la mort et le sens. En effet, nous sommes en théorie toutes et tous soumis à ces données fondamentales de la condition humaine mais chacun(e) les appréhende de manière unique avec son caractère, son environnement et son histoire. 

L'objectif de cette approche est donc d'accompagner la personne en souffrance psychologique ou en questionnement à renouer avec ces enjeux, en analysant leurs manifestations dans les différentes sphères du quotidien (personnelle, familiale, sociale et professionnelle).

« Certains troubles psychologiques, tels que les cas d’anxiété et de dépression, sont le résultat de mécanismes d’évitement mis en œuvre par un individu pour éviter de se confronter à la réalité des données de l’existence humaine (la mort, la liberté, l’isolement, l’absence de sens). Dit autrement, l’individu en souffrance est perçu comme "en résistance" face à l’existence et limite son approche du monde à ce qu’il est capable de gérer, ce qui, en conséquence, limite également sa marge de manœuvre.

Le déroulement de la démarche thérapeutique est de signaler la présence de ces protections, de les analyser, de confronter la personne aux enjeux réels de l’existence, et de l’accompagner vers plus de liberté et donc d’authenticité. »

Source www.approchepearl.com/psychotherapie-existentielle

 

Pour en savoir plus sur les origines et les objectifs de la thérapie existentielle,

je vous invite également à visiter le site Psychologie intégrative.

Les données fondamentales de l'existence, de quoi s'agit-il exactement ?

Dans cet article à visée pédagogique, l’objectif est d’éclairer les fondements philosophiques de l'approche. Il n'est cependant pas nécessaire de "savoir philosopher" ni même d'avoir des notions dans ce domaine pour entreprendre une thérapie existentielle.

(aussi appelé « solitude ontologique ») 

Personne d’autre que moi ne peut ressentir exactement ce que je ressens ni avoir vécu exactement ce que j’ai vécu : personne d’autre que moi ne peut être moi. En ce sens, je suis singulier(e) et en quelque sorte depuis toujours et pour toujours isolé(e) dans mon corps et mon esprit.

L'isolement existentiel

Thématiques en lien avec la confrontation à cet enjeu :

  • Le sentiment d’appartenance et le sentiment de rejet/d'exclusion

  • Le rapport à la relation et le besoin d'autonomie

  • Le besoin de considération et le rapport à la solitude

 

Types de problématiques rencontrées :

  • Personne ne peut comprendre ce que je ressens, à quoi bon le partager : problèmes de communication et d’altérité, repli sur soi, mécanismes d’auto-destruction, hyper-indépendance

  • Personne ne me comprend, je me sens seul(e) et différent(e) : marginalisation extrême, sentiment de solitude et d’incompréhension, victimisation

  • Pour me sentir compris(e), je recherche constamment à fusionner avec une personne : dépendance affective, problèmes relationnels, attentes inassouvibles

  • Pour rompre l’isolement, je me fonds dans une masse : ultra-conformisme (envers une communauté, la société, un groupe), oubli de soi et de ses aspirations, dérives sectaires

Je suis un être inévitablement mortel. Je suis face à l’incertitude de la date et des circonstances de la fin de ma vie et de celles de mes proches, et à l’angoissante responsabilité de ce que je fais du temps qu’il me reste à vivre.

La finitude

Thématiques en lien avec la confrontation à cet enjeu :

  • Le rapport au danger et à la peur

  • Le rapport au temps

  • La spiritualité

 

Types de problématiques rencontrées :

  • J’agis et pense comme si j’étais immortel(le) ou comme si le temps ne s’écoulait pas : conduites à risques, auto-destruction, rejet des conséquences, procrastination, passivité, difficultés à se projeter, sentiment de "toute puissance"

  • Je ressens l’angoisse liée à la finitude et au vide qui représentent le néant, la mort : peur du manque, intolérance à la frustration, peur panique de la maladie, hyper-anticipation de potentiels dangers, peur d’entreprendre

Je suis un être libre et responsable de mes choix, d’orienter mon existence, de me déterminer dans une certaine mesure au travers du champ des possibles qui s’offre à moi.

La liberté

Thématiques en lien avec la confrontation à cet enjeu :

  • Le rapport à la responsabilité et à la culpabilité

  • Le rapport à l’engagement et à l’action

  • La recherche de sens

 

Types de problématiques rencontrées :

  • Je n’ai pas le choix : victimisation, rejet des responsabilités, sentiment d’emprise, impasse, surcharge mentale, surmenage

  • Je n’arrive jamais à passer à l’action : peur de l’échec, peur de regretter, indifférence ou peur de l’avenir, angoisse, culpabilité

  • Je laisse les autres décider, ou je me fie à une norme pour faire des choix personnels : hyper-conformisme, influençabilité, oubli/rejet de soi au profit d’une morale externe

Je n’ai pas choisi de naître et je me dirige inévitablement vers la mort. Je suis fondamentalement libre et responsable de l’orientation que je peux donner à mon existence. Je suis à la fois confronté(e) à l’absence d’un sens prédéfini de la vie et de ma vie, autant que régi(e) par la quête d’une vie sensée.

Le sens

Thématiques en lien avec la confrontation à cet enjeu :

  • Les valeurs et motivations

  • Les idéaux et croyances

  • La mort, la liberté, l’isolement existentiel

 

Types de questionnements rencontrés :

  • Quel est le sens de la vie ?

  • Quel est le sens de ma vie ?

  • Quelle signification attribuer à ce qui m’arrive ?

  • Qui suis-je ? Que suis-je ?

  • Quelle est ma place ?

  • etc.

La liste des problématiques est loin d’être exhaustive si tant est qu’elle puisse l’être, d’autant qu’elles se mêlent et se recoupent, les enjeux étant inter-reliés : notre rapport à la finitude de toute chose impacte directement la manière dont nous appréhendons la responsabilité de nos choix et de l’organisation de notre temps, choix qui sont eux-mêmes l’essence de l’expression de notre liberté, qui elle-même engendre la conscience de la responsabilité, notamment celle d’être seul(e) maître(sse) à bord…

Concernant ce dernier enjeu qu'est le sens, qui regroupe quelque peu les 3 autres, nous utilisons un pan de la thérapie existentielle qui postule que l'être humain est motivé par le besoin de trouver et de donner du sens à sa vie : la logothérapie.  

 

Notons que la thérapie existentielle n’a pas pour unique vocation d’accompagner les personnes en souffrance ou en détresse psychologique : elle s’adresse tout autant à celles qui traversent une « période de flou », ou à d’autres désireuses de mieux se connaître.

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